Le fil rouge est une locution nominale désignant aujourd’hui un élément récurrent tout au long d’un récit, d’une discussion, d’une présentation et n’ayant pas nécessairement de lien avec les autres éléments. Elle tire son origine du fil rouge de l’âme des cordes sur lequel le reste se tisse, dans la marine britannique, pour les préserver du vol.
Il est aussi dans la Kabbale (tradition judaïque) un bracelet porté pour conjurer le mauvais sort.
C’est enfin une croyance d’Asie de l’Est. D’après ce mythe, les dieux attachent un fil rouge invisible autour des chevilles de ceux qui sont destinés à se rencontrer dans une certaine situation ou s’aider d’une certaine façon. Dans la culture japonaise ou coréenne, ce fil est plutôt attaché autour de l’auriculaire puisque le méridien du cœur y passe (les cœurs des deux personnes sont ainsi reliés).
Selon la légende chinoise, la divinité chargée du « fil rouge » est Yuè Lǎo, le vieillard sous la lune qui s’occupe des mariages. Il sortirait chaque nuit pour unir les âmes des nouveau-nés. Les deux personnes liées par le fil rouge sont des amants destinés à être ensemble, quels que soient le lieu, le moment ou les circonstances. Ce cordon magique peut s’étirer ou s’emmêler, mais jamais se rompre. Ce mythe est similaire au concept occidental d’âme sœur ou de flamme jumelle. Le fil peut aussi relier une personne et sa mère, son père, son frère, un ami, pour qu’elles se découvrent et s’aiment. Le rouge représente l’amour, l’attraction et le désir. Encore aujourd’hui, dans les mariages traditionnels asiatiques, les amants sont liés par un ruban rouge.
Ici le fil rouge est multiple.
Ici il est le lien qui unit des éléments hétéroclites entre eux.
Ici il est un fil d’Ariane qui vous guide dans l’exploration d’une infime fraction d’un univers.
Le fil rouge ici prend une forme physique de manière à lier les différents éléments et devient la métaphore de ce qui se trouve entre les actes, entre le faire. Ce qui raccroche les idées entre elles. C’est le fil conducteur comme témoin d’une volonté, comme représentation physique de l’envie créative et de sa réalisation. L’image parle d’elle-même, mais parfois les mots y sont associés afin de s’immerger dans l’instant suspendu en contrastes, en équilibre entre les valeurs que sont le noir et blanc. Ils lui confèrent une histoire, une profondeur. Ils ne sont en aucun cas une note explicative.
Enfin, ce fil trace le passage d’un homme à travers le temps, il est le témoin, d’un apprentissage, d’un parcours initiatique dans l’amour des autres et surtout de soi. Il est question ici de l’apprentissage des priorités de la vie et pour ce faire, de l’amour de soi bien différent du narcissisme.
Romain FALCOZ, Ma Living Room